Nous arrivons à Thibaw sous la pluie et il semble enfin faire frais. Une fois installé dans notre chambrinette ( très petite chambre composée d’un matelas par terre et plusieurs fourmis ) nous cherchons ce que nous savons faire le mieux : manger. Mais là aussi, vacances birmanes obligent, tous les restaurants et échoppes semblent être fermées, nous trouverons un stand où le riz aux légumes est moyen.
Tributaires de la météo plutôt humide, le lendemain nous ne ferons rien du tout mis à part une sortie repas en soirée. Après avoir consulté la météo des prochains jours, réservons un trek de deux jours dans la campagne et les villages autour Thibaw. Nous voulions faire une boucle de trois jours, mais il y a des conflits entre ethnies sur le parcours et toutes les agences ne proposent que deux jours maximum.

Le lendemain, nous rencontrons notre guide. La première impression fut sur son âge. Il paraissait vraiment très très jeune. Après nos expériences pas vraiment positives sur les guides en Amérique du Sud, on espérait être avec quelqu’un d’intéressant et intéressé. Et bien malgré les apparences, banco. Mai notre guide de 18 ans qui étudie l’anglais à Mandalay était bavard, curieux, soucieux de nous faire découvrir sa campagne, son village natal (où nous avons dormi) et de prendre le temps de nous expliquer les différentes ethnies entre chaque village qui se trouvent parfois à 1 km mais qui ne peuvent se comprendre car ne parlent pas la même langue.

 Mai a rattrapé tous les guides blasés et peu scrupuleux d’A. du Sud. Nous avons beaucoup et souvent mangé pendant ces deux jours de marche intensive (7 à 8 heures chaque jour). Chaque étape dans un village, un thé et une salade de thé (délicieuse) ou des gâteaux du nouvel an (pas bon mais on est poli, on a fait semblant).
Les enfants (souvent sales mais mignons) comme les adultes venaient parfois nous regarder, nous sourire et nous dire « bye ». On a marché dans la boue qui a considérablement alourdie nos chaussures, pendant que notre guide avait ses petites tennis blanches mise en savate.

La campagne était jolie, verte, vallonnée, avec des champs de thé et de pastèques. Nous avons dormi dans le village de Mai, composé d’une quarantaine de famille. A l’entrée du village sont postés des militaires qui vérifient que les étrangers ne viennent pas seuls. On sent bien que ces régions sont encore contrôlés et que des tensions existent non loin.
Maï nous a « invité » le soir à converser avec trois femmes originaires de Mandalay et qui venaient dans le village pour travailler dans les plantations de thé. Mai a fait la traduction dans les grandes lignes mais nous avons rapidement fait le tour des présentations et des questions autour de la famille, tel que : « tu as combien de frères et sœurs ? ».  

Dans tous les villages traversés, nous avons été surpris d’apercevoir du nombre élevé d’enfants. Le taux de fécondité doit être énorme dans ces villages, qui sont peuplés à 80% d’enfants.

Le lendemain après-midi nous retournons à Hispaw pour ne pas y faire grand-chose. Le petit centre est agréable et nous savourons nos premiers jus de fruit de Birmanie. Nous partirons le lendemain matin pour Nyaung Shwe, proche du lac Inle.