Après une petite nuit passée à Picton, direction le début d’Abel Tasman.

La première voiture à s’arrêter est un petit van, un père de famille Kiwi, avec ses trois garçons qui partent en week end. Ils sont tous roux, très marrants, tous un petit mot gentil. Le cadet des enfants essaye de nous expliquer les règles du cricket. On a rien compris, et on lui a dit, ça à fait beaucoup rire le père, un peu moins le petit qui était déçu des explications, on a voulu le rassurer en lui disant que c’est comme si je lui expliquais les règles du foot. Il m’a dit qu’il les connaissait. Tant pis. Mais moment sympa.

Ensuite un américain de Pennsylvanie nous a emmener pendant les trois heures qui nous séparait de notre point de départ de la rando. Il faisait un petit tour pour visiter sa famille éloignée dans les îles Samoa, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et il venait de faire trois semaines de vendanges. Un voyage solitaire dans son van du haut de ses 21 ans, avec la tête sur les épaules et remplit de bonnes idées et de plein de projet. Un trajet sympa où l’on commence à découvrir les paysages vallonnés de l’ile du Sud, qui continueront du Nord au Sud en longeant la côte Ouest, de cette île du Sud, beaucoup moins peuplée que le Nord où nous étions précédemment.

Nous avons une petite demi-heure de marche, pour la première journée avant de planter le campement. Le lendemain, nous avons un peu plus de 20 km à faire. Ce sera notre plus grosse journée, les trois journées suivantes on en aura seulement pour quatre heures de marche par jour. Même avec les gros sacs, ce n’est pas insurmontable, on longe la côte et malgré quelques petites montées c’est plutôt plat.

On alterne baies, plages, petites falaises, petites ballades en forêts et nombreux points de vues panoramiques. Les marches dans le sable sont les plus dures, et il faut parfois calculer à quelle heure est la marée basse pour pouvoir passer. Cela met un peu de piment.

C’est très beau et très reposant, surtout les derniers jours, car beaucoup de personnes le font seulement une journée et reviennent ensuite au point de départ en bateau, ou vice et versa.

Nous rencontrerons un couple franco-italien parti d’Italie en voiture jusqu’en Iran, puis après avoir été en Asie, sont passé en NZ, la trentaine tous les deux, c’est leur voyage de noce plus ou moins, leur cadeau de mariage. Très sympa, avec plein de petites infos intéressantes, et nous les croiserons plus tard sur la côte ouest et nous referons un bout de route ensemble. Peut-être les croiserons nous à nouveau plus tard, si ce n’est pas le cas, ce sera en France.

Pour un revenir à cette ballade, le long du chemin et en fait le long de la plupart des ballades en NZ, il y avait des pièges à rats. Depuis le début des années 90, ils sont dans une logique de réintroduction et de sauvegarde des espèces originaires de l’île. Alors que beaucoup d’animaux marins étaient chassés avec l’arrivée des colons, les oiseaux également, ils ont commencé à les protéger vers la fin des années 1800. Par exemple plusieurs missions à cette époque ont été d’attraper les oiseaux et de les mettre sur une île vierge de prédateurs.

En NZ, il n’y a pas de safari à faire, 2 espèces de mammifères sont natives de l’île et ce sont toutes deux des chauves-souris. Ensuite il y a des biches, cerfs, qui ont été importés par les anglais notamment pour le sport, la chasse à cour. Puis il y a le mouton pour la laine, et la viande. Enfin les rats et les chiens arrivées par bateau. Les chiens, il n’y en a pas de sauvage (ce qui nous change de l’Amérique du Sud, et que nous apprécions grandement) et sont interdits dans beaucoup d’endroits sauvages, de plages, afin de protéger tous les oiseaux et les animaux marins (beaucoup de phoques, lions de mer, et pingouins, vivent près des côtes néo-zélandaise.

Maintenant leur mission est d’éradiquer les rats en totalité. Pour être honnête leurs premiers essais étaient ratés, ils ont essayé des petites granules (genres mort-aux-rats) mais les oiseaux les mangés aussi, donc maintenant ce sont des pièges ou seuls les rats sont attrapés (enfin tués), et les produits chimiques sont de moins en moins utilisés.
Bref, il y a parfois des cartes où se situent ces pièges, et il y en a par milliers.
 Cela commence à porter ses fruits, ils ont commencé à réintroduire des Kewas dans le parc Abel Tasman (sorte de grosse poule parente du kiwi de par sa physionomie) alors qu’il n’y en avait plus, et nous en avons croisé énormément.
Lorsque nous étions dans les iles du Nord, il y avait également de nombreux oiseaux qui venaient d’être réintroduit, comme le Kakakiri que nous avons réussi à observer avec Marie, un jour de chance.
Donc de moins en moins de rats, voir presque plus, et donc de plus en plus d’oiseaux, qui sont de moins en moins méfiant car ils n’ont plus de prédateurs.

Alors, Abel Tasman ça ressemble donc à de la mer, des forêts, des plages, du sable, des marées, beaucoup d’arbres fougères d’un vert qui se distingue du reste. Ces arbres fougères il y en a énormément, et qui peuvent être très grand. C’est donc pour cela surement que c’est l’emblème du pays, vous le saviez peut-être mais comme j’ai mis du temps à faire le rapprochement avec le drapeau et l’insigne des All Blacks, je préfère le dire.

Et la randonnée dans ce parc, c’est aussi relaxant car il n’y a pas beaucoup d’humains, au contraire d’oiseaux, qui sont proches, même très proches, à deux doigts de manger dans la main, et qui chantent fort, et juste. On se surprenait parfois à les imiter (enfin à essayer), ça siffle, ça chante, ça se répond, entre deux silences, et ça repose donc.

Un paradoxe qui ne sera pas le dernier en NZ : 5 jours de marche... à se reposer.