Après nos multiples réparations, nous repartons sur notre engin « neuf » jusqu’à Phonsavan.

C’est une ville sans grand intérêt où l’axe principal constitue le cœur de la ville. Phonsavan est une étape de deux jours pour se rendre à la plaine des jarres et comprendre un peu mieux l’histoire de cette région qui a été décimé par les bombes américaines dans les années 1960 alors que le Laos n’était pas en guerre.


Alors les jarres, c’était tout pourri, de notre humble point de vue. Nous sommes allés visiter un seul site qui regroupe le plus grand nombre de jarres (environ 340). Le plus intéressant était de voir les stigmates des obus que les jarres en elle-même, qui, je le répète, ne sont vraiment pas passionnantes et dénuées de sens, car à part la datation ils n’ont pas beaucoup d’explication à nous donner (« Ils », ce sont les archéologues qui sont venus ici et nous ont donner toutes les informations du site, c’est-à-dire pas grand-chose).


Quelques bars/restaurants de la ville proposent un documentaire pour expliquer et raconter pourquoi le Laos a été la cible des américains. On y apprend entre autres que le Laos fut le pays le plus bombardé de l’histoire par habitant.

Les fameux B52, ont lâché une bombe toutes les 8 minutes pendant 9 ans en moyenne. Chacune de ces bombes lâchait elle-même une cinquantaine de « bombes à fragmentations ».

Le sol du Laos en regorge encore aujourd’hui encore des millions. Ce qu’ils appellent maintenant les « bombies » dont seules 1% jusqu’à maintenant aurait été déminées. Le pays a été bombardé car les américains qui faisait la guerre au Vietnam avait la plupart de leurs bases en Thaïlande. Les vietnamiens partaient parfois se réfugier au Laos donc le Laos est devenu également une cible. Comme parfois les avions revenaient également à plein, au lieu de prendre le risque de revenir à leur base chargés de munitions, les pilotes lâchaient leurs munitions sur le Laos. Sympa !

Donc ce sont des millions de mines antipersonnelles qui se sont déversés dans les campagnes. Les conséquences sont encore bien visibles dans cette région et touchent encore beaucoup de personnes, notamment des paysans et des enfants. Il y a tout un travail de sensibilisation auprès des enfants sur le comportement à adopter quand ils trouvent une mine, ou une « bombie ». C’est petite mine souvent de couleur jaune et ressemble à un fruit, ou à un jouet. Les enfants y sont donc fortement exposés.

Bref, Les américains commencent à s’occuper de cela depuis très peu de temps, fin de la première décennie des années 2000. Avant, et pendant environ 40 ans, les laotiens n’ont jamais rien dit et ont appris à vivre avec, avec ce danger permanent et ces explosions impromptus qui avaient 40% de chances de vous tuer et sinon de vous laisser infirme. 

Nous nous rendrons également dans un centre d’information ou il y a tout un historique des bombardements de la région et une liste comportant le nom l’âge des personnes ayant été victimes des mines.

Depuis le début d’année. Il y a une dizaine de victimes (dans la région où nous sommes) dont la plupart sont des enfants qui jouaient. Environ 300 personnes par ans décèdent de ces mines.

On remarque aussi l’utilisation faites par les habitants de ce lourd « héritage ». Certains obus qui semblent intacts sont exposés devant des édifices, d’autres utilisés comme table, outils de travail, ustensiles de cuisine, et même bateau pour naviguer (pour les grosses bombes).


Finalement Phonsavan aura été un point de chute instructif plus par son histoire et ce qu’a subi ses habitants que la visite de ses jarres.

Nous poursuivons notre descente vers la région de Thathek. Nous ferons une halte d’une nuit dans un village tout perdu : Thathom.