Nous reprenons la route direction la boucle de Thathek. Une boucle de 200 km au départ de Thathek conseillée par plusieurs voyageurs et par les guides également. La plupart des personnes louent un scooter à Thathek pour faire le tour. Nous ne ferons pas tout le tour en entier, juste une bonne partie (la partie que nous occultons est une nationale, donc sans intérêt celle-ci).

Nous nous arrêtons une nuit à Thathom, un village perdu au milieu de nulle part. L’hôtel ou nous dormons aura la salle de bain la plus rustique du Laos, avec un wc turc et un robinet avec un sceau qui fait office de douche. On s’y accommode très bien pour la nuit. C’est sympa de se retrouver un perdu dans ces petits villages, le plus difficile reste la nourriture. Comme on sait dire soupe de nouilles sans viande, et bien on se nourrit exclusivement de ce plat typique et bon marché midi et soir.


On poursuit la route en traversant des villages, des champs de rizières, en croisant des gens qui travaillent dans leurs champs, des animaux de la ferme qui pour beaucoup sont installés sur la route ainsi que de nombreux enfants qui nous saluent. Les Laotiens, en tout cas en ce qui concerne les adultes, semblent être des personnes réservées, et peu expressives. Encore une fois, les Birmans, Thai et Laotiens sont à la fois si proches géographiquement mais tellement différents. Nous sortons pour la première fois nos capes de pluie, premier orage qui ne dure pas longtemps mais la pluie a le temps de nous tremper et par endroit de submerger la route. On roule au pas.

Nous rejoignons le village de Na Him, sur le parcours et trouvons rapidement un superbe chambre deux fois plus grande que mon premier studio à Lille. Marc la négocie admirablement bien avec les boissons du petit déjeuner inclus. On se posera deux jours.

Le soir même nous irons voir un couché de soleil que nous ne verrons pas à une dizaine de kilomètre. La vue est quand même magnifique, entre forêts et pics kartisques.

Nous sympathiserons dans la soirée avec un couple de lillois qui font un tour du monde un peu près identique au notre mais dans l’autre sens (sans la chine, mais avec l’Inde à la place). Nous rencontrerons également un couple allemand qui ont acheté une moto. La leur est au garage depuis la veille : leur guidon tourne mal, le carburateur est bouché, la pédale d’embrayage cassé. Eux aussi ont des doutes, de notre côté nous en avons moins. Nous leur expliquons que ce sont les aléas des engins vétustes proposés ici et que tout le monde sans exception à des réparations à effectuer régulièrement sur ces motos de fortune.


Le lendemain, nous ferons 100 km pour visiter une grotte Kong Lor. Cette grotte a été utilisé pendant la guerre d’Indochine comme planque pour les villageois.

Une grotte qui s’apparente plus à un grand tunnel où coule une rivière. Elle est longue de 7,5 km et nous la traversons en bateau dans le noir, éclairé par une frontale : drôle de sensation, à la fois un peu terrifiant et excitant. On fait confiance à notre chauffeur qui lui aussi se repère avec sa frontale. Nous ferons un arrêt pour admirer les stalagmites et stalactites. Une fois les 7,5 km effectués, nous sortons pour aller dans un petit village de pêcheurs où ils utilisent des carrelets et où la majorité sont des femmes. Cela rend l’endroit, entouré par tous ces pics rocheux, encore plus photogénique.

La route pour accéder à « Kong Lor » vaut à elle seule le détour. Une route plus ou moins droite pour une fois, de 40 km, qui traverse des villages isolés, des rizières, entourées de nombreux pics karstiques qui se resserrent petit à petit jusqu’à l’arrivée à la grotte. Le retour par la même route nous apercevrons un arc en ciel au-dessus des rizières, sublime.


Nous continuons la boucle en direction de Thalang. Nous ferons plusieurs arrêts photos en route, notamment pour admirer les enfants et les bœufs qui se baignent dans une rivière. La route submergée par les pluies de la veille ne nous permet pas de continuer jusqu’à une source d’eau naturelle permettant la baignade. On s’arrête un moment pour regarder ces gros bovins se rafraîchir dont seulement le haut de leur tête et leurs cornes dépassent.

La route est aussi très agréable jusqu’à Thalang, on passera à travers une forêt de troncs blanchis par l’eau, immergé dû à la construction de barrages en amont. Barrages que nous verrons tout au long de la route, construit et financé par la Chine (c’est facile à savoir, tout est écrit en chinois). Nous arrivons au village de Thalang, étape de la boucle de Thathek dans une auberge composée de plusieurs cabanes autour d’un grand jardin et d’un terrain de pétanque. Le cadre est très sympa, et après avoir rencontré quatre autres français, on jouera à la pétanque jusqu’à tard (au moins 22h), bien aidé par du Ricard! Ça fera moins les malins le lendemain ! La soirée est donc forcément sympa, beaucoup de monde dans cette auberge mais une ambiance détendue et assez cool. L’endroit nous appelle presque à rester une nuit de plus.


Mais nous choisissons de poursuivre notre descente vers Paksé. La route est beaucoup moins jolie, nous empruntons un grand axe avec des camions et nous crèverons. Comme il doit y avoir 1 garage pour 5 habitants au Laos, nous en trouverons un à moins d’un kilomètre. Marc conduira la moto jusqu’au garage, quant à moi je me ferais conduire par un laotien qui s’était arrêté, et qui sent fort l’alcool (on est dimanche !). Le garagiste doit avoir au maximum 15 ans, et semble très timide, il n’osera à peine nous parler, il nous adressera des signes de tête pour communiquer, malgré tous les efforts que Marc fait pour échanger quelques mots. La roue est réparée rapidement et nous reprenons la route jusqu’à Xeno. La route est l’axe principal du pays qui relie le nord au sud. Elle aussi en mauvaise état et truffée de nids de poules que les autres.


A Xeno, nous sommes restés une nuit dans une guesthouse (sorte de petit hôtel) tenu par des chinois. Nous mangerons notre bouillon de nouille, et reprendrons la route le lendemain en direction de Paksé. Nous passerons quelques nuits dans cette ville qui nous permettra une dernière fois d’apprécier la beauté du Mékong et de ses alentours.