A Paksé, ville sans grand intérêt, on y fait que passer (on y fait aussi nos visas vietnamiens en prévision du passage de frontière).

On part rapidement pour Champassak à 30 km au bord du Mékong. C’est une jolie petite ville d’une rue principale bordée de maisons coloniales, de temples et de frangipaniers, et qu’est-ce que ça sent bon ces arbres à fleurs. L’ambiance est calme, on y croise deux touristes durant nos deux jours sur place et on en profite pour être malade (ça faisait longtemps). Les mêmes maux qu’en Colombie, mais cette fois c’est Marc qui est malade le premier et donc contagieux. On ne fera donc pas grand-chose pendant ces deux jours.


On ira quand même sur le site de Wat Phou. Comme Champassak, le site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le site archéologique le plus important du Laos.

Wat Phou qui signifie temple de la montagne, serrait le berceau de la civilisation khmère, bien avant la fondation des temples d’Angkor.

Bon pour avoir visité Angkor il y a quatre, le site est beaucoup moins impressionnant, mais comme nous sommes quasiment seuls il y règne quand même une ambiance mystique dans ces ruines. Malgré notre petite forme, nous grimpons les escaliers aux marches irrégulières sous un soleil de plomb, ce qui nous vaut une belle suée !

En haut, nous avons une vue dégagée de la vallée et nous apercevons le Mékong au loin. Au sud du Laos, la végétation est beaucoup plus luxuriante, tout ce vert qui nous entoure nous situe bien encore dans une région fortement tropicale.


Nous retournerons deux jours à Paksé, mais seulement pour finir d’être malade, et quand ça ira mieux, s’offrir un massage à l’huile et aux pierres chaudes enveloppés d’un tissu pendant 1 heure et demi. On en sort tout détendu et bienheureux.


Requinqués, nous reprenons notre destrier pour aller visiter le plateau des Bolavens. Une région agricole recouverte de plantations de thé, de bananiers et surtout de café. C’est la deuxième région du Laos qui a été bombardé par les Américains durant la guerre d’Indochine.

J’avais déjà fait une petite partie du plateau avec ma sœur, mais je ne reconnais pas grand-chose dans les paysages.

Nous allons jusqu’au village de Tad Lao, ça je m’en souvenais et j’en ai gardé le souvenir d’un village paisible au bord d’une rivière où nous avions pu assister à la baignade d’éléphants, entourées d’enfants du village. L’endroit n’a pas trop changé, sauf qu’il y a plus de guesthouse que dans mon souvenir, et surtout que le village est rempli de cochons de toutes tailles et couleurs. On nous expliquera par la suite que c’est le principal revenu des habitants et que ce sont un peu aussi leurs animaux domestiques.

Nous assisterons à la baignade d’un éléphant en fin d’après-midi. Quelques touristes attendent sur un rocher pour voir ce spectacle. Le cornac, ou la personne qui s’en occupe, est sur l’éléphant, il le guide dans l’eau, lui frotte le dos, la tête, il en prend bien soin. Pendant ce temps, un autre éléphant, attaché à la patte, nous regarde de loin.

Un spectacle mitigé, on ne sait pas vraiment si ces éléphants sont heureux, ils sont beaux, immenses à la démarche à la fois chaloupée et gracieuse, mais moi je les trouve souvent tristes.

A Tad Lao nous dormons dans un bungalow tenu par un couple de Français. Ils ont ouvert la guesthouse pour faire travailler les gens du village et ainsi avec l’argent récolté, permettre aux enfants d’avoir accès à une scolarité. L’endroit est très sympa, on mange un œuf cocotte au bleu.

Pendant que Marc est sur l’ordinateur, un enfant d’une dizaine d’année lui montre sur google maps l’endroit où va être construit la prochaine guesthouse de la famille. Ensuite il lui demande de mettre un dessin animé de légo sur youtube. Je passe les trente prochaines minutes à regarder légo batman, le dessin animé est pas terrible mais le moment marrant. Le seul point négatif de cet endroit c’est le lit. Le plus inconfortable qu’on ait eu. Dommage, car sans ça, on serait bien restés une nuit de plus. Mais on a aussi envi d’arriver le 4 juin au Vietnam, date d’entrée inscrite sur notre visa.


Nous repartons donc le lendemain en évitant toujours les cochons sur la route, et les nombreux autres animaux.

La route jusqu’à Attapeu, dernière ville Laotienne avant la frontière, est agréable, nous traversons des champs de café immense, des montagnes, des forêts denses. Nous emprunterons un chemin de terre pendant 10 kilomètres pour voir une cascade. La moto roule bien, on est confiants.


A Attapeu, peu de chose à faire, nous tournons un peu pour trouver un hôtel convenable et pas trop poussiéreux. Dans le routard ils en parlent comme d’une ville farwest du bout du monde. En effet, on se sent assez loin de tout, après avoir traversé pendant les 50 derniers kilomètres des paysages de collines et de forêts denses avec très peu d’habitations. La ville d’Attapeu fait un peu figure un peu d’ovni. Pour notre dernier soir et donc dernier repas au Laos, nous nous régalerons d’un riz aux crevettes et d’une soupe Thaïlande épicée, dans un restaurant au bord d’un rivière fréquenté surtout par les locaux. Il n’y a pas beaucoup de touriste par ici, sauf ceux qui veulent passer la frontière ici et qui est une des moins fréquentées sur les 6 postes frontières autorisés aux touristes.


Le lendemain, c’est parti pour le Vietnam. On se prépare à devoir patienter aux postes frontières, à cause de la moto. On nous a dit que ça pouvait être compliqué, et que des douaniers peuvent te soutirer quelques pièces en invoquant un prétexte injustifié. On ne part pas trop tard pour faire les 110 km qui nous séparent du poste frontière situé tout au sud du Laos et tout proche du Cambodge. On traversera deux petits villages jusqu’au Vietnam, quelques automobilistes, moins d’une dizaine. Il ne s’agit pas ici de tomber en panne. Nous arrivons assez rapidement à la frontière, même si les derniers kilomètres se font en première à une vitesse moyenne de 3km/h, pauvre moto elle doit bien souffrir parfois.

Contre tout attente, ce fut un des passages de frontière le plus facile avec le moins d’attente que nous ayons eu à franchir. Entre indifférences et amusements des douaniers Laotiens et Vietnamiens, on passe avec notre engin comme une lettre à la poste. Un tampon de sortie, un tampon d’entrée et nous voilà partie pour le Vietnam, qui lui aussi dès les premiers kilomètres s’avérera encore différents des autres pays, et comme à chaque fois on ouvre grand nos yeux pour essayer de comprendre où on met les pieds, mais surtout pour apprécier ces nouveaux paysages et visages que nous croisons.