Donc nous voici enfin en Nouvelle-Zélande.
Enfin parce que c’est plutôt compliqué de tenir ce blog à jour. Entre les moments où il n’y a pas internet, les moments où l’envie n’est pas présente et l’inspiration encore moins, et les moments où l’on a vraiment autre chose qu’à faire ça laisse parfois peu de temps. Beaucoup nous on dit avant de partir, profitez-en, et il est vrai que parfois on préfère en profiter qu’écrire.

D’un autre côté cela nous permettra a posteriori de pouvoir en profiter, relire les articles et revoir les photos nous ramènerons en voyage lors de nos longues soirées d’hiver que nous passerons auprès de la cheminée (même si nous ne savons pas encore si nous aurons une cheminée dans notre chez nous, et encore moins un chez nous).

Donc voilà enfin la Nouvelle-Zélande, et cela depuis maintenant quasiment un mois. Tout d’abord passer du Chili à ce pays demande un certain temps avant de comprendre ce qu’il se passe en terme de décalage horaire. On est partis un matin à minuit et après 13 heures d’avions, nous sommes arrivées le surlendemain, tout ça en ne passant qu’une nuit. Bref la journée du 19 février 2017, nous ne l’aurons pas vécu. Je vous laisse vous débrouiller avec un globe pour expliquer ça à vos enfants.

Donc nous sommes arrivées au petit matin, à Auckland, située, sur l’ile du Nord, mais qui n’est pas la capitale du pays malgré ses 1,5 millions d’habitants. Il y en a, à peu près 4,5 en Nouvelle-Zélande. C’est quand même LA grande ville du pays, plutôt moche et sans intérêt. Nos seuls objectifs étaient de savoir comment se faire envoyer nos nouvelles cartes bancaires et prendre le temps de s’acclimater au pays et au décalage horaire. Donc après avoir écumé différents sites de postes, nous avons enfin trouvé le moyen, via une poste restante.
Pour en revenir au renouvellement de ses cartes, ceci était la conséquence du vol subit en Argentine, un peu plus d’un mois auparavant, le 10 janvier. Rapidement, nous venions de rejoindre nos amis Alban et Carlos à Bariloche en avion, une heure après eux. Nous sommes montés dans la voiture de location pour prendre la direction du Sud de l’Argentine. Vu qu’il était 14 heures passés, nous avons fait une pause pique-nique sur le bord d’un lac qui longeait la route principale. Quand nous sommes revenus, 15 min plus tard environ, nos deux petits sacs avaient disparu de la banquette arrière. Pas de fermeture centralisée, une porte mal fermée, et le tour était joué.

Petits sacs peut-être, mais les plus importants. Ils contenaient pc, cartes bancaires, mon passeport, de l’argent (beaucoup), du matériel électronique, la liseuse à Marie, nos permis de conduire français et internationaux, nos guides pour nos prochains voyages, nos chapeaux, et j’en passe et des meilleurs. Bon ce n’est pas grave en soit, c’est juste extrêmement pénible, entre opposition de cartes, retour à Buenos Aires pour redemander le passeport, rachat de matériel (certains de confort, d’autres indispensables). Cela a demandé une réorganisation logistique importante.

Un coup de pas de bol dirons-nous, car 5 min plus tôt ou 5 min plus tard, à un autre endroit, un peu avant, ou un peu après, nous ne nous serions rien fait voler car on était quand même perdu au milieu de rien.
Un vol qui nous aura coûté beaucoup d’argent, de temps et d’énergie. Mais il y a plus grave, il suffit d’allumer sa télé à 20h00 tous les soirs. De plus, quand on a les amis sur place qui nous aident financièrement, en attendant de récupérer tout cela, et nos familles qui nous aident logistiquement de France, on peut se dire qu’on est plutôt bien loti. Encore un grand merci à eux, par la même occasion. 

Voilà, même si cela nous a poursuivi jusqu’au 28 février, on continue le voyage, non sans avoir une petite appréhension quand nous perdons de vue le portefeuille, le téléphone, où même le sac de vue. (Petit traumatisme).

Bref Après 3 jours d’acclimatation à Auckland, nous atterrissons tranquillement dans une ville et une vie très européenne, avec un petit côté anglo-saxon (on pense à leur belles pelouses), parfois, mais aussi différent, il fait plus beau par exemple que chez nos voisins anglais ici. Donc ça ressemble un peu à chez à nous mais c’est quand même différent. Pour être honnête, il a bien fallu quinze jours pour bien se rendre compte que nous étions en Nouvelle Zélande.

Vu que nous n’avions plus de permis, il n’était plus question de louer un van, ni même d’en acheter un. Avec Marie, nous nous étions dit que nous allions faire la Nouvelle-Zélande en stop. Et après avoir discuté avec des amis qui avaient loué un van, cela n’était pas une si mauvaise idée. Ce qui revenait régulièrement dans leur bouche était en gros, on a vu du pays avec notre van, mais on a pas vu de kiwi (terme utilisé pour désigner les néo-zélandais, mais ce n’est pas péjoratif contrairement à rosbeef, si on pense encore à nos amis anglais)
Donc voilà, après notre pause à Auckland, nous avons pris un bus pour sortir de la ville et pour ensuite tendre le pouce. Direction Bay of island, au Nord de l’ile.

La première personne qui nous prend est une femme, dans les cinquante printemps, Debbie. Elle nous avancera d’une quarantaine de kilomètres, mais s’en oublier de nous montrer les jolis coins de sa région. Nous avons donc d’abord fait un arrêt pour voir le plus vieux Kauri (arbre endémique) de l’île. Ensuite nous sommes partis en direction d’une ancienne carrière/ usine remplit à présent d’eau et qui est devenu le petit parc d’attraction du village. Le terme village est approprié, car les grandes villes ne sont pas légions ici. Auckland, 1,5 Millions, et après, mis à part Christchurch et Wellington (la capitale), la plupart des villes ne dépassent pas quelques milliers d’habitants. En majorité il y a des bourgs et de petits villages.

Ensuite deux autres conducteurs nous ont un peu plus rapprochés de notre destination, Russell. Il nous restait un peu plus d’une centaine de kilomètres, lorsqu’un maori nous a pris en Stop, All. Alors All, lui aussi la cinquantaine, prenait des vacances dans son propre pays, visiter un peu plus l’ile du nord, il habite au Sud. Très sympa, posé, et une mine d’information. Sur les tribus maories notamment qui vivent sur l’ile, qui sont nombreuses, et ont chacun leur hakka (le cri de guerre des rugbyman néozélandais). D’ailleurs le weekend d’avant il y avait une sorte de réunion/compétition de hakka diffusée sur la chaine nationale. On a rien compris au chorégraphie et aux chants, mais c’était joli à voir et à entendre. Ensuite il nous a parlé des vins du coin et de tout un tas de trucs sympa.
A un embranchement, il nous a dit qu’il avait le temps et qu’il voulait nous faire voir la route scénique, ça le rallongeait d’environ une heure et demi, mais ça ne le dérangeait pas, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu ce coin. Donc nous voilà parti sur les petites routes de cambrousses à longer la côté par-dessus les collines au milieu des forêts, au travers des villages maoris.
Bon les maoris vivent dans des maisons normales, des voitures normales également, des habits tout aussi normaux. La différence se situe dans la couleur de peau, les tatouages plutôt jolis (les argentins devraient s’en inspirer d’ailleurs) et la langue (sans parler des us et coutumes). Tous les maoris parlent anglais, des plus jeunes au plus vieux, mais dans leurs écoles ce n’est pas la langue principale. Ce sont les premiers habitants de la NZ.

Après cette petite virée, donc et quelques arrêts photos, ils nous déposent donc à Russell, petit village où nous feront une escale d’une nuit avant de nous rendre sur une ile pour deux jours. Pour une première session stop, c’est plutôt réussi, avec de belles rencontres, et des gens vraiment très sympas, bienveillants.
En prenant un petit apéritif avec Marie sur le port de Russell le soir même, une raie géante nous est passé devant à plusieurs reprises, il parait qu’elle viendrait tous les soirs. Sur l’ile ou nous irons, le lendemain nous en verront également trois, qui, elles aussi, passeraient tous les soirs au coucher du soleil.

Le lendemain, nous partons donc au petit matin sur cette ile appartenant à Bay of island. L’île est un peu excentrée, donc nous passons devant plusieurs iles car la baie en compte 141. Une partie de ces iles sont privés, et nous verrons de nombreux hélicoptères passés au-dessus de nous pour permettre à cette population aisée, que nous ne rencontrons pas, de se rendre dans leur demeure. Faut pas exagérer non plus, c’est lent un bateau.

Dans cette baie, l’eau est turquoise, les iles de toutes formes sont recouvertes de végétations luxuriantes et c’est plutôt troublant dans son ensemble. A y repenser, nous n’avions rien vu avec Marie de la NZ, ni vidéo, ni photo, donc on ne savait pas à quoi s’attendre, et on a donc été réellement surpris. C’est peut-être cela qui a fait que notre temps d’adaptation était un peu plus long.

Deux jours au calme dans un camping au bord de mer. Trois tentes, des voisins kiwis qui étaient venus entre amis avec leurs enfants passés quelques jours sur l’ile, du beau temps, des moutons et de jolis ballades. Des voisins aussi, qui d’ailleurs nous apporterons du poisson frais qu’il venait de pêcher dans la journée. Là aussi, on avait rien demandé, mais cela est spontanée chez eux, enfin chez les kiwis dans leur ensemble.

Le lendemain en revenant vers Auckland, pour récupérer ces fameuses cartes bancaires, un couple nous emmène et nous faisons la moitié du chemin avec eux. A la fin, ils nous disent merci. On leur a bien dit que non, que c’était à nous de les remercier, on a passé un bon moment entre débat politiques, vins français, et vins néozélandais, et plein d’autre choses, ils sont curieux ces néozélandais.

Ensuite un couple de personne âgées nous a conduit jusqu’ à Auckland, ils hébergeaient des couchsurfeurs (sorte de AIRBNB gratuit) depuis 4 ans, avaient vu toutes les nationalités du monde (sauf Corée du Nord). On a pas trop discuté dans leur gros 4x4 car ils semblaient sourds et ne parlaient pas fort, donc mis à part ça on s'est contenté de regarder les paysages. Mais eux aussi on fait le petit détour à la fin qui nous a été d’une grande aide pour continuer la route.

Bon une journée d’attente à Auckland, car les cartes n’étaient pas arrivées, et nous sommes ensuite repartis dans le Tongariro, également appelé le Mordor, car ce site a servi au décor du Seigneur des Anneaux.