Après être repassé à Auckland, nous sommes redescendus vers le Tongariro National Park pour faire un des Great Walk (c’est-à-dire Grande Marche, Grande au sens de Grandeur, Splendeur, ou tout autre superlatif qui vous convient).

En NZ, il y en a 9, qui se font pour certaines en une journée et d’autres en une semaine. La première que nous ferons durera une journée, même si elle peut se faire en 4, nous avons raccourci.

Lorsque nous étions à l’auberge à Auckland, nous avons demandé s’il y avait un bus qui sortait de la ville afin que cela soit plus facile pour faire du Stop. Nous nous sommes alors rendu compte de l’impact du consumérisme touristique ici. Ainsi La personne « en charge » des informations touristiques était tout à fait compétente pour nous vendre des tours, que ce soit en bus, en bateau, en hélicoptère, en avion, des sauts à l’élastique, du saut en parachute, etc., par contre elle n’était pas capable de nous indiquer le bus de ville qui partait dans la banlieue sud, ni même la compagnie qui gère cela.

Nous avions déjà eu un aperçu de cela plus au Nord lorsque nous avions vu qu’il était possible de voir des dauphins. Alors il est possible de voir des dauphins de plusieurs manières. En bateau, tout simplement, en kayak aussi, en nageant avec eux également, en avion pour les survoler, mais aussi en hélicoptère. Ne pas compter moins de 100 dollars (70euros environ) pour l’activité la moins chère. Ce n’était qu’un aperçu de ce que nous allions voir ensuite. Il y a de quoi faire en NZ en terme d’activités touristiques, et sportives et ce pays (et ses habitants) ont su en tirer le maximum.

Situé non loin de l’Asie et de ses habitants, qui pour certains sont très riches et sont prêt à payer très cher, les prix sont considérablement élevés. Donc la demande étant très forte, ils n’ont aucune raison de baisser leurs tarifs, ils auront tout le temps des clients qui seront prêt à payer le prix pour cela.

Aujourd’hui nous avons vu des français qui nous ont pris en Stop et qui avaient fait un saut en parachute à Queenstown (leur seul excès du voyage), ils nous ont expliqués que leur accompagnateur faisait une dizaine de saut dans la journée, et quand on sait qu’il y a plusieurs dizaines de compagnie qui font cela à Queenstown, on imagine le nombre de touristes prêt à faire ce genre d’activités. Donc la NZ, ce sont de magnifiques paysages à contempler, et de multiples activités à consommer, mais si vous avez un budget conséquent. Et si c’est le cas, vous pouvez tout faire, du canyoning, voir des baleines, en passant par les croisières sur des fjords, des cours de golf personnalisé, des survols de glacier en hélicoptère, et j’en passe et des meilleurs…

Cela laisse un sentiment mitigé, parfois de frustration (car tout semble attractif), de jalousie (si on avait tout cet argent) aussi à d’autre moment, il faut être honnête. Mais seulement parfois, et pas très souvent.

On a d’autre chose à faire qu’un saut en parachute, la nature est tout aussi belle à contempler en randonnée. D’ailleurs c’est pour cela que nous sommes venus ici, pour la nature.
Donc après avoir cherché par nous-même comment descendre plus au Sud, nous avons pris le seul bus, jusqu’à présent qui dessert d’autre villes. Et nous sommes allés à Taupo pour ensuite tendre à nouveau notre pouce. Vu le prix, nous ne regrettons pas de faire du stop, cela équivaut à peu près aux prix des TGV français, mais en moins rapide. A Taupo donc, nous attendons deux minutes et deux indiens nous prennent en stop. Très sympas également, ils étaient ici depuis 4 ans, travaillaient, mais avaient pour but d’aller ailleurs, ici tout est cher nous disaient-ils (tiens le sujet vient juste d’être évoqué).
Ils nous déposent alors à 25km du point de départ de la randonnée que nous comptons faire le lendemain, sur une route où il n’y a pas une seule voiture qui passe. Nous avançons, sans trop savoir où nous allons dormir ce soir, ni comment nous allons nous rendre à la randonnée du lendemain, il est 18h passé, et le soleil commence à faiblir. Pas inquiets, juste interrogatifs.
Ah une voiture approche, elle ralentit, une femme à l’intérieur avec un enfant derrière : « je me suis trompé de chemin, je fais demi-tour »… … …
Bon il faudra pas compter sur le stop ce soir. Nous continuons à marcher, et un peu plus loin deux marcheurs également avec un mini sac à dos pour deux.
On les rattrape malgré nos sacs lourds, ils marchent pour le plaisir, et quand ils en auront marre, si personne ne les prend, ils appellent un ami qui viendra les chercher. Bon, on va dormir surement sur le bord de route ce soir.
Il est 19h45, quasiment noir. Au loin, une voiture arrive de derrière et embarque les deux marcheurs qui nous précédaient auparavant. C’est logique et juste ils étaient là avant nous. Peut-être auront nous la même chance qu’eux si une voiture passe.
La voiture qui vient de les embarquer s’arrête à notre niveau, le conducteur, nous offre de monter, il lui reste de la place. Nous n’y croyions plus, mais si. Nous montons, c’est un ranger (un peu nos gardes forestiers du coin, mais pour les grands parcs nationaux). Il passe par-là, fait le tour des parkings le soir, pour voir si personne ne dort aux endroits non autorisés, dans leur campervans non autorisés. Ici on ne dort pas où on veut, quand on veut, avec qui on veut (sujet à développer à un autre endroit).
Donc nous passons d’abord dans un premier parking, à 2km de la route principale, puis le second, à 6km de la route principale, sera celui où il nous déposera, celui où nous voulions nous rendre en partant de Auckland. Nous le remercions chaleureusement, un petit au revoir à nos deux amis au bord de routes (avec qui nous avions échanger quelques infos touristiques).

Nous commençons à marcher avec nos deux sacs jusqu’au campement où débute la randonnée, nous en avons pour une petite demi-heure. Le parking et la route sur laquelle nous étions disparaissent derrière nous pour laisser place à un petit chemin de terre, le soleil rouge se couche derrière nous, éclairant faiblement d’une lumière orangé le volcan en face de nous qui noirçit à vue d'oeil, nous arrivons au campement il fait quasiment nuit, ça y est nous sommes dans le Mordor.