Petit retour sur nos précédentes étapes après avoir quitté Hoi an.

Tout d’abord nous avons pris la route de Hué. La route est indiquée dans le routard comme une est plus belles du Vietnam. Nous serons un peu déçu. Comme souvent ces guides semblent en rajouter lorsqu’ils n’ont rien à dire. Nous l’avons vu à plusieurs reprises dans ce voyage, les meilleurs descriptions et commentaires sont ceux des autres voyageurs, que ce soient à travers les rencontres ou les blogs internet partagés (et dieu sait qu’ils sont nombreux).

On continue à s’émerveiller au cours de ce voyage (et c’est bon signe) mais pour cette route, elle ne casse pas trois pattes à un canard quand même.


Donc cette étape de 3 jours à Hué avait pour but de visiter la citadelle. La ville en soit n’a pas grand intérêt, il y fait très chaud et le centre n’est pas joli. Mais la visite de cette citadelle est assez incroyable. Hué a été la capitale du Vietnam entre 1802 et 1945. 13 empereurs ont régné sur cette cité pendant ces années. Ce qui a laissé un site impérial exceptionnel, composé également de tombeaux de ses empereurs dans la campagne. La citadelle est inspirée de palais impériaux chinois, mais aussi des constructions de Vauban avec ses murs qui entourent le site. Les bâtiments sont jaunes, les charpentes rouges, les portes immenses , on imagine la vie dans la cité avec les empereurs, leurs femmes, les éléphants et les chevaux. C’est un beau retour vers le passé.


On y replonge également en visitant les tombeaux des empereurs. Construits à l’extérieur de la cité, dans des sites aux styles différents, à l’environnement différent. Les empereurs construisaient leur tombes de leur vivant ( quand ils y arrivaient ). Certaines sont presque aussi impressionnantes que la citadelle. Les mausolées se devaient d’être à l’image de la grandeur de l’empereur. On a visité le tombeau de Minh Mang , deuxième roi de la dynastie Nguyen, construit dans un espace verdoyant. C’est le seul tombeau à avoir été édifié après la mort de son souverain.


Cela nous a permis de comprendre un des aspects de la culture vie. Ici il y a le culte de l’ancien, peu importe que l’on soit polythéiste, monothéiste ou encore athée. Dans chaque maison, il y a un autel (parfois grandiose, parfois tout petit) où est exposé les portraits d’ancêtres, ou simplement leur nom, jusqu’à quatre générations. Lorsque quelqu’un décède il est d’abord disposé sur un petit autel à côté pendant de nombreux mois avant d’avoir sa place parmi les anciens. Si il y a quatre générations, c’est parce qu’ils pensent que les morts ont encore une grande influence sur la vie de leur descendant pendant 4 générations avant de se réincarner. En quoi ? On ne le sait pas. Donc très souvent, voir tous les jours, un peu d’encens est brûlé et quelques prières sont faites  à l’attention de ces ancêtres.

Hué (pas la ville mais le reste, et ce qui fait son ensemble) fut une jolie découverte, variée et surprenante.


Nous continuons d’apprécier l’hospitalité des vietnamiens, leurs sourires et leur gentillesse.

Pour repartir encore vers le Nord, nous avons 700 km à faire. Nous choisissons, avec l’aide de notre logeuse, d’envoyer la moto par train à Ninh Binh, et de notre côté nous prendrons le bus. Ils nous disent que ça fonctionne très bien. Normalement nous arrivons vers 5h00 du matin, et la moto arrivera vers 5h30… Normalement.

Nous arrivons bien par bus à 5h00 juste à côté de la gare. La gare est fermée, on pose nos bagages, trouvons une petite gargote et prenons un café. La gare ouvre, les informations sont différents maintenant, le train arrive à 10h30. Après cette petite nuit, on aurait préféré la récupérer rapidement mais non. On attend, et comme souvent un peu dans l’expectatif. En effet comme souvent ça ne marche pas comme chez nous, donc on ne sait pas si ça va vraiment marcher. Pas d’inquiétude mais un point d’interrogation traverse nos pensées.


On en profite pour regarder les vietnamiens qui par dizaine font leur marche quotidienne en tournant en rond entre la gare et les trois pâtés de maison autour. Il est 5 heure et cela ne s’arrêtera pas avant 7h30, 8h00. Drôles de spectacle qui s’offre à nos yeux tout collés du trajet. On le verra ailleurs, et on l’a compris c’est comme ça que les vietnamiens commencent leur journée. D’ailleurs la petite dame de la gargote, nous a servie deux cafés dès qu’elle a ouvert et elle est ensuite parti marcher.


De Ninh Binh, on y restera trois nuits également mais juste à côté à Tam Coc, où se situe ce qu’ils surnomment la baie d’Halong terrestre. C’est-à-dire des pains de sucre sortis de la plaine (et de nulle part) creusés par des rivières et entourés de rizières.

Les paysages sont magnifiques là aussi. Nous ferons un petit tour de bateau au petit matin entourés de touristes vietnamiens sur de nombreuses barques (plusieurs dizaines sont prêtes à partir). On a bien fait de venir le matin, car à moins de 200km d’Hanoi c’est une des attractions que les locaux viennent faire à la journée. Au retour à midi, le parking était plein de bus, et la rivière pleine de barques. Cela n’enlève rien à la beauté du site.

Nous avons aussi découvert un palais grandiose, récent celui-ci, fin des années 90, qui a mis plus de dix ans à être construit. Des milliers de statues bouddhistes, des temples flambants neufs, des espaces verts bien tenus. Bref, c’est propre. On en avait vu des petits en construction sur les routes du Laos, mais aussi en Thaïlande, mais pas des si immense. On construit bien encore de nouvelles églises de notre côté aussi, alors pourquoi pas.

Après cette petite escapade, nous reprendrons la route à moto vers Hanoi, où nous ne verrons pas beaucoup de verdures.