Alors on a attaqué le Routeburn par du stop. En effet de Glenorchy au départ du trek il y avait un petit bout. On avait heureusement rencontré un groupe d’allemand (encore…) qui nous a proposé de nous emmener lorsqu’on leur a dit qu’on faisait cette rando.

Trois jours de marche donc. La première et la dernière journée on avait une heure et demi. La deuxième 9 heures. Et 9 heures avec les sacs à dos ça fatigue pas mal. Les hébergements étaient complets depuis quelques mois. Là aussi il faisait beau, et les paysages étaient magnifiques, comme souvent en montagne. La plus belle partie étaient nos 4 heures sur les crêtes au-dessus des nuages, mais les photos parlent d’elles-mêmes.

Après notre 3 jours de randonnées, nous avions réservés sur un site pas cher, une balade à bateau pour le lendemain matin très tôt sur le fjord du Milford.
 Bon il s’est avéré un peu compliqué sans voiture pour y aller, mais on a réussi. Le chemin de fin de rando était sur la route entre le Milford Sound, ce fameux Fjord, à une trentaine de km au Nord et le camping le proche plus loin à une vingtaine de km plus au Sud. On a voulu tenter notre chance en allant à Milford et essayé de dormir dans l’unique auberge de la ville (enfin la ville, plutôt l’unique rue) pour être sur place. L’auberge est bien trop cher pour nous et nous devrons faire marche arrière vers le camping. Le trajet en stop de l’aller nous aura au moins fait connaitre Yves, un français très sympathique d’une bonne cinquantaine d’année qui voyage seul avec sa voiture de location pendant plusieurs semaines, et que l’on retrouvera plus tard. La route est vraiment belle, on passe sous un tunnel pour arriver au pied de montagnes enneigées, on s’arrête admirer les perroquets les plus voraces qu’on a vus depuis le début du voyage, des « Kea ».

Pour le retour, ce seront trois filles, une néerlandaise et deux allemandes qui nous déposeront au camping, où elles vont passer la nuit également. Elles sont sympas, fatiguées car elles viennent de faire 4 h de canoë sur le fjord. Bref, une fois la tente montée dans ce camping cher sans eau, ni douche (ça devient une habitude à la fin de nos randos en NZ), avec 2 WC chimiques, (le confort attendra), on se dit qu’on va aller démarcher auprès des gens pour voir ceux qui ont de la place dans leur voiture et leur demander de nous emmener le lendemain matin tôt. Finalement pas besoin de trop chercher, en allant payer la nuit, Marc tombe sur deux suédois rencontrés brièvement lors de notre rando. Il y va au culot et demande. Ils vont faire du canoé le lendemain matin. Ils nous attendront à 7H. Alors là, on se dit « chouette », il n’y a plus qu’à espérer avoir du beau demain pour naviguer dans le fjord.
Oui mais c’était sans compter sur la météo de la nuit qui ne fut pas génial, entre pluies fortes, vent, et essayer de plier la tente sous la pluie à 6h30 dans le noir, le froid et l’humidité. Pas terrible comme nuit et comme réveil. Heureusement que nos gentils suédois ne nous ont pas oubliés et on se réchauffe dans leur voiture.

La balade en bateau sur le fjord a bien valu cette nuit pourrie et ses deux allers retours sur cette même route. C’était superbe. Premier Fjord pour chacun de nous, et c’est vraiment impressionnant, de par sa longueur, mais aussi sa hauteur. Une des montagnes qui tombent dans l’eau s’élève à plus de 1600m, et on est à son pied dans le bateau. A un autre moment, le capitaine du bateau nous montre une cascade (qui à vrai dire à l’air ridicule car on vient d’Iguazu). Celle-ci fait 150m de haut, soit deux fois plus que la plus haute d’Iguazu. Si elle parait ridicule, c’est surtout parce que les montagnes sont immenses. C’est très difficile à voir et à remarquer en vrai, il faut se trouver un repère pour faire l’échelle, pour nous ce sera cette cascade, ou un ferry naviguant au pied du Fjord un peu plus au loin. Bref, le Fjord était immense et impressionnant.

Ensuite, nous avions prévu de dormir à Te Anau. Nous refaisons du stop au même endroit que la veille. On attend une petite demi-heure et là c’est un couple improbable qui vient à notre rencontre. Une allemande de 21 ans moins dix jours qui souhaitait louer une voiture (mais ne pouvait pas car trop jeune… de dix jours justement), accompagnée d’un jeune kiwi qui sortait de 6 mois où il ne pouvait pas sortir de sa maison conséquences du bracelet électronique qu’il portait. (Suite à une mauvaise bagarre nous a-t-il dit). Cela fait trois jours que les deux se connaissent, mais ils dégagent une folle énergie tous les deux, lui était tout content de sortir de chez lui, ses premières vacances depuis longtemps dans un pays qu’il n’avait jamais visité, et elle avait trouvé en sa compagnie un chauffeur agréable pour l’accompagner et pour profiter des paysages proposés.
D’ailleurs, ils étaient venus jusqu’au fjord pour se baigner et pas pour faire un tour de bateau et quand ils nous ont proposés de monter dans la voiture, mademoiselle était à moitié à poil et son copain également trempé. Ces deux jeunes nous ont donc accompagnés pendant bien deux heures et demi de voiture qui en ont paru à peine une seule. Un bon moment d’insouciance suite à notre rando fatiguante et nos petites péripéties d’intempéries de la nuit et de la matinée précédentes.

 A Te Anau nous resterons trois nuits. La première journée nous nous sommes levés tôt, avons préparés les petits sacs, les bâtons, les capes de pluie, pour attaquer une partie d’un autre great walk qui part de Te Anau : le Kepler. En fait, nous n’avons même pas atteint le parking qui donne le départ du trek. La flemme. On a besoin de repos, besoin de rien faire. En NZ, soit on marche, soit on fait du stop et cela tous les jours, Donc à Te Anau c’est décidé, nous ne ferons rien.