Nous avions ensuite décidé d’aller dans le Sud de l’ile du Sud, dans les Catlins.

La plupart des gens nous avaient dit que le stop allait être plus difficile là-bas. En effet, cela a été plus compliqué car il y a moins de monde qui passe, mais cela a fonctionné quand même.

Pêle mêle, pour notre première journée vers le sud, nous avons eu un couple suisse australien pour débuter qui venaient rendre visite à de la famille dans le coin (ils habitaient en Australie) ; une australo-néo-zélandaise qui nous a avancée de plusieurs kilomètres. Une petite fermière, la vingtaine environ, qui s’occupait des chèvres en tant que saisonnière et qui cumulait plusieurs boulots, très sympa ; enfin un geek informaticien qui nous a emmené presque jusqu’à notre destination finale. Il travaillait dans la maintenance des systèmes pour effectuer la traite des vaches.
Alors, maintenant, nous a-t-il expliqué, il y a un échantillon qui est prélevé et analysé automatiquement juste avant chaque traite pour savoir si le lait est bon et si la vache n’est pas malade. Ça nous a un peu cloué le bec de savoir que tout ça fonctionnait maintenant avec des machines. Pov’ vache. Il nous a dit que c’est grâce à cela que le lait néozélandais était le meilleur du monde (on n’a pas relevé). Avant d’aller camper dans un camping municipal au milieu de rien, il nous a montré la plus grande laiterie de l’hémisphère sud, soit disant. Bon la laiterie de Montaigu me semble plus grande, mais il parait que la leur n’est pas encore fini.

Bon le soir nous avons fait un petit tennis avec Marie (que j’ai facilement battu) car il y avait un terrain à proximité gratuit. Encore du sport, un peu, mais ça nous a changé de la randonnée. Le lendemain nous sommes repartis motivés pour faire du stop même s’il est vrai qu’on était un peu au milieu de rien dans un petit village.

Le pouce tendu en face d’un coiffeur et d’une supérette, nous faisions l’attraction du village (si peu habité). Mais cela nous a donc servi. Une petite dame du coin qui discutait avec la caissière et la coiffeuse qui n’avaient rien à faire, nous a avancés jusqu’au sud afin de commencer les Catlins. Elle n’a pas non plus oublié de nous présenter un peu l’histoire agricole de la région avec ces troupeaux de vaches et de moutons.
C’est vrai que depuis que nous avons quitté la région des glaciers les paysages sont plus verts et les troupeaux nombreux. Avec la mer que nous rejoignons et le temps gris qui nous accompagne, un petit air d’Irlande me rend nostalgique à nouveau.

Il ne fait pas que gris, il pleut aussi et le stop ne fonctionne donc pas très bien dans les endroits si reculés que nous venons d’atteindre.
Après deux heures et une vingtaine de voiture, un couple de français, Esther et George, s’arrêtent et nous font monter dans leur van. Sympa, parce que normalement c’est interdit. Bien sûr s’ils sont ici c’est pour visiter également donc nous visitons ensemble un bout de la côte sud. Au premier arrêt nous voulions voir des lions de mer près d’un phare. Manque de pot, il n’y en a pas. En rejoignant le parking via les dunes nous tombons nez à nez avec une mère et son petit. Un peu flippant parce qu’on ne s’y attendait pas… et beaucoup plus flippant lorsqu’on s’en approche et que la mère commence à courir vers nous et à grogner. Bon ça ne court pas, ça rampe, mais deux « rampages » en avant et nous avons déguerpi fissa. Nous avons ensuite poursuivi avec eux jusqu’à « Slope point », point le plus au Sud de l’ile du Sud. Quelques moutons, des étendues vertes, la mer, des falaises, un ciel gris et bleu à certains endroits, un peu de pluie, un arc-en-ciel, et revoilà l’Irlande.

Le lendemain, pour aller à Curio Bay, il n’y avait que 13 km, donc nous les avons parcourus à pied. Nous voulions passer la nuit là-bas, pour voir des dauphins et peut être nager avec eux. Nager, mouais, bof, elle est trop froide, mais on a quand même vu un dauphin Hector longé la plage. Ce sont les plus petits dauphins du monde.

On espérait aussi voir des pingouins, mais le seul signe de pingouins était un panneau qui indiquait qu’un seul a été vu en fin d’après-midi. C’était le matin, il ne faisait pas très beau, on est partis. La première partie du trajet s’est faite avec un couple anglo néo zélandais de pasteur. Enfin lui était pasteur et venait d’acheter une voiture française.

La seconde partie, nous avons fait le trajet avec une allemande d’une bonne quarantaine d’années. Elle était un peu chamboulée car elle venait d’assister à un accident une heure auparavant. Elle était prudente et avait besoin de parler à ce qu’elle venait d’assister (pas de blessés grave). Elle nous déposé à une chute d’eau qui était proche du camping ou on voulait s’arrêter. Elle nous a juste déposé et elle est repartie. Bon après Iguazu, les chutes d’eaux paraissent fades ! C’est qu’on devient difficile.

Après avoir fini cette petite balade, il nous fallait encore 4km pour remonter jusqu’au camping et comme on n’avait pas envie de marcher, on a attendu au bord du parking, et ça a fonctionné. Des kiwis nous ont fait monté dans le coffre de leur pick up pour nous déposer à notre destination.

Le lendemain, on a attendu près de 2 heures, deux allemands de 20 ans qui voulaient visiter la côte nous ont emmenés avec eux. Très sympas, le trajet passe vite, on s’arrête faire des photos, on va avec eux jusqu’à Nugget point admirer le phare et la centaine de phoque qui entoure la côte.
Ils nous déposeront à une centaine de km au sud de Dunedin, où on passera notre dernière nuit avec notre tente ! on s'en sera servi plus de 60 nuits sur les 6 mois et demi passés.

Pour notre ultime trajet en stop, l’attente n’est pas longue malgré la pluie. C’est une kiwi qui nous emmènera jusqu’au pied de notre auberge à Dunedin. Elle allait nulle part, elle était juste un peu groggy (c’est mon côté bilingue, je n’ai pas trouvé de mot en français pour définir cet état ;) ) de la veille et elle avait juste envie de rouler ! Elle nous a même proposé une bière, il était un peu tôt ! Alors elle son boulot la semaine c’était de coiffer les moutons, comme ça quand elle les tond le reste du temps c’est plus facile. Original.

Nous voilà donc à Dunedin qui ressemble fort à une ville irlandaise, notre dernière étape avant de quitter la NZ. Comme à Te Anau, à Dunedin on ne fait pas grand-chose, un musée, une balade street art, un resto, des temps calmes et se préparer à reprendre l’avion, enfin deux avions et vivre une journée de 30h et une nuit dans l’aéroport de Christchurch (on ne peut pas faire plus catho comme nom de ville !).

On se dit qu’Hong Kong risque de marquer un sacré changement, déjà et comme à chaque fois qu’on change de pays, de culture, mais encore de langue.
Jusqu’à présent, entre l’espagnol et l’anglais ça passait (enfin plus pour Marc que moi) mais en Asie, on va être perdu, et c’est bien, on a envie d’être un peu plus perdu, de ne pas tout comprendre.

D’ailleurs on y est déjà lorsqu’on écrit cet article