On s’éloigne des éléphants pour continuer notre chemin vers Chiang Mai, où on retrouvera des dizaines et des dizaines d’excursions avec des éléphants, mais pas seulement…


Un bus de nuit tout nul, inconfortable, nous arrivons dans la matinée à Chiang Mai, ou nous n’avons pas prévu grand-chose, à part rejoindre Laure et Shank le lendemain. Nous avons réservé un hôtel avec une piscine, là aussi ce confort est plus qu’apprécié. La ville ne nous emballe pas plus que ça, d’ailleurs, nous n’avons pas de photo de cette ville.

Bref, c’est très très touristique, tout semble fait pour distraire le touriste. Entre les excursions d’éléphants, voir des tigres, des singes, des cours de cuisine, des descentes de rivières en canoë, rafting, barque, en bouées, et des farandoles de massages ! Il y a le choix.

On se laisse quand même tenter par un massage. Nous allons tous deux nous faire masser par des prisonnières. Dans le cadre d’un programme de réinsertion, les femmes, qui ont commis des délits mineurs (j’ai lu cela après la séance), peuvent se former aux techniques du massage Thai. Vêtus de pyjamas rose et vert, on se fait frictionner pendant une heure. Marc aura le plaisir pour son premier massage d’avoir « la petite rigolote » du groupe. Elle fait la moitié de sa taille, elle rigolera tout du long, il aura le droit à son massage de barbe. On ressort de là tous détendus.


 Nous partons le lendemain avec Laure et Shank à Paï, à environ 130 km de Chiang Mai. Nous louons des scooters pour faire la route, réputée pour avoir 762 virages. La route est donc sinueuse, mais belle. Nous n’avons pas le tournis avec notre véhicule, malgré la présence de quelques panneaux avec un bonhomme qui vomi. On y multipliera les pauses photos car les panoramas sont vraiment superbes. 


 A Pai, nous prenons le temps de chercher un hébergement bien pour nos deux prochains jours, et après plusieurs recherches, nous trouvons donc la perle rare! Un lieu dans les hauteurs de la ville, composé de trois bungalows, d’un joli jardin en escalier et d’un bel endroit pour se poser et apercevoir le coucher de soleil dans la vallée. L’endroit est juste parfait. Et la proprio est vraiment adorable.

Surtout nous évitons les hordes de hippies qui envahissent certaines des auberges, ou alcool, fumette, musique électronique, piscine, ukulélés, guitares et djembés font la loi.


 Pai est une petite ville réputée pour être un repère de hippies. Bon on en croisera un peu, mais on verra surtout des touristes hommes torses nus dans la rue et en scooter et quelques dreadlocks. L’ambiance de cette petite ville reste sympa, surtout le marché de nuit où nous mangerons autre chose que des noodle et du riz ! On se gave de jus de fruit et de bruschetta au fromage, il y a même des crêpes au nutella, on se régale différement pour une fois...


 Nous allons nous balader dans les alentours, voir des cascades ainsi qu’un village chinois, nous aurons aussi un premier contact avec la police locale. A la sortie de Pai, comme tous les touristes motorisés, nous nous faisons arrêtés. Le policier nous demande notre permis. Nous en avons plus (nos permis doivent encore être dans un fossé en Argentine), nos copains n’avaient pas le leur avec eux, et comme il faisait chaud et qu’il est rebel, Marc conduisait à ce moment-là sans casque. On fait moins les malins tout d’un coup, on s’arrête donc et tentons de leur expliquer qu’on a plus de permis. Le policier ne nous croit pas. Il nous réclame 200 baths par personne (environ 5 euros). On voit qu’ils arrêtent essentiellement les touristes et ce devant le poste de police.

On se dit quand même que ça sent la corruption à plein nez. Le chef des policiers arrive alors, il nous demande notre permis, même réponse, on en a plus, on ne va pas l’inventer. Nos copains demandent de retourner à l’hôtel pour chercher leur permis, ils refusent de nous laisser repartir. J’avais lu sur quelques blogs la corruption des policiers et des douaniers en Asie qui tentent de soutirer quelques deniers en prétextant n’importe quelle raison. Là le chef nous demande de remplir un document en déclinant notre identité. Tout écrit en Thai, on refuse. On garde notre calme bien déterminé à ne pas céder, on ne s’énerve pas non plus On enlève nos casques et on attend. Ils referont deux tentatives de nous demander de payer, on se montera plus têtu et déterminé que jamais. En même temps nous ne sommes pas entièrement irréprochables, rouler sans casque, même si quasiment tous les locaux le font, n’est pas conseillé.


Après cette petite péripétie on reprend la route avec chacun son casque pour profiter de la campagne de Pai : Deux cascades sans prétention, un village chinois qui n’a en fait rien de chinois mis à part les lampions rouges accrochés au plafond et un pont de bambou, plutôt joli et soi-disant l’un des plus longs de Thaïlande qui passe au-dessus de quelques rizières encore asséchées.


En soirée, pour retourner à notre hôtel, nous nous refaisons arrêter par la police, mais cette fois ils demandent à vérifier nos sacs si nous ne sommes pas en possession de drogues. Pai est aussi réputer pour être un endroit de cultivation de cannabis, mais surtout de consommation. Ils vérifient et nous laissent repartir (ces policiers-là auront le sourire).


Nous reprenons la même route tortueuse le lendemain et évitons un gros orage pour retourner à Chiang Mai. On quitte Laure et Shank qui reprendront l’avion dans deux jours pour rentrer en France. Fini le voyage à quatre, qui était aussi bien agréable. De notre côté nous continuons à deux pour passer la frontière avec le Laos.

Pour arriver jusqu’au poste frontière, nous commencerons par prendre un petit bus qui roule les portes ouvertes. La route n’est pas très intéressante et le trajet est plutôt calme jusqu’à ce qu’un groupe d’une dizaine de femmes accompagnés de deux trois hommes montent complètement saoules. Mais vraiment très bourrés, ils ont des bouteilles de whisky. Les femmes semblent bien plus éméchées que les hommes, en tout cas elles se font plus entendre. Certaines essayent de chanter, deux autres tentent de se donner des coups pour rigoler avec leurs gestes imprécis, une autre vomi… La femme qui récolte l’argent des passagers dans le bus essaye de les calmer, en leur disant de s’assoir, de parler moins fort… En vain. Assis au fond du bus, ça nous fait sourire. On est un dimanche et on se fait la remarque qu’en Asie les dimanches, c’est le jour où les gens boivent. On a déjà noté leur consommation et leur état d’ébriété ce jour de la semaine. Un jour sans travailler est un jour pour picoler. Tout ce petit groupe descend difficilement avant la frontière en se tenant et en brandissant leurs bouteilles. Episode de grande ivresse collective plutôt joyeuse pour quitter la Thaïlande.


Nous passons ensuite par plusieurs moyens de transports pour arriver jusqu’à Houei Sai au Laos. Les deux postes frontières sont des bâtiments de tailles surdimensionnés et vides. On paye 31 dollars US pour avoir notre visa laotien pour un mois, sans sourire de la part du douanier. On change nos derniers baths en kip et prenons un tuk tuk pour aller dans la ville. Premier retrait au Laos et nous sommes millionnaires ( 1 euro vaut 9000 kip et nous en retirons 1,5 millions).


Houei Sai est une ville d’étape d’une nuit pour ensuite rejoindre Luang Prabang, plus au sud, par un voyage de deux jours sur le Mékong en slow bateau que nous prendrons le lendemain.